"Bouba m’attend pour faire les courses comme moi il
aime marcher le matin. Nous passons par la plage en traversant des
cultures maraîchères entourées de clôtures en branches qu’il faut
escalader. Voilà la mer, qu’elle est belle cette côte qui s’étire à
l’infini entre le vert des arbres et l’écume blanche des énormes
rouleaux et se perd dans un brouillard d’embruns et de sable. Les petits
crabes timides se cachent dans leurs trous à notre approche. Nous
arrivons vers Lompoul, c’est l’heure du départ des pirogues, les
pêcheurs prennent des risques effroyables pour ramener le peu de poisson
que leur laisse les navires-usines chinois, les frêles esquifs
bondissent sur le sommet des vagues et disparaissent dans les creux de
plus de deux mètres.
Nous passons devant les tables à sécher les poissons
je me souviens de la soirée passée avec les Ngueweul qui jouaient comme
des fous en pleine nuit au même endroit voici quelques années.
Arrêt à la boulangerie odeur du pain chaud puis dans
une échoppe pour acheter pain et sucre, nous nous payons deux cafés
touba délicieusement poivrés près de la halle aux poissons.
Retour au campement
pour le petit déjeuner la journée ne fait que commencer et j’ai déjà vu
mille merveilles avec mon ami Bouba. Toilette au grand air, il faut
tirer l’eau du puits, salle de bain à ciel ouvert, simple et
confortable.
Nous repartons dans la matinée en passant devant le terrain que Bouba
a acheté tout près du campement nous rêvons à proposer à la Grand
Fanfare d’investir dans l’immobilier une résidence secondaire pour
fanfarons de passage à Lompoul.
Au village les pêcheurs sont revenus et vendent le poisson sous la
halle, brouhaha des conversations et marchandages je regrette d’avoir
oublié de prendre l’enregistreur au campement.
Deux toubabs ont passé la nuit au Vitel. Le catalan
Joan et la belge Danièle ils sont venus à pied de Mboro et connaissent
des festivals intéressants de musique du monde en Belgique, le Sfinks
près d’Anvers et l’Esperanzah Festival près de Namur.
Ibri propose d’aller acheter du poisson à faire
griller à midi. Je pars faire les courses avec Bouba, c’est le marché à
Lompoul et le jour de la grande prière tout le monde a mis des beaux
habits.
Après le petit déjeuner je retourne au marché pour
enregistrer les bruits et l’ambiance.
Rencontre surprise avec Fatou Senn qui tient un
magasin de coiffure.
Retour au campement.
Poisson 10.000 CFA, transport poisson 100, légumes
15.000, un beignet 25, pain 2300, café etc 2625, carassol 650. "